B.A.D
Professeur·es : Denis Brillet, Axelle Grégoire et Jérôme Pasquet
Option – Design
Semestres – 7, 8, 9 et 10
Type de cours – Atelier
Spécialité du cours – B.A.D
Pré-requis
- Maîtrise du projet artistique, de design ou d’architecture
 - Capacité à formaliser
 - Intérêt pour les enjeux sociaux, spatiaux et politiques contemporains
 - Aptitude au travail en équipe et en immersion contextuelle
 
Objectifs pédagogiques
- Expérimenter le projet comme geste situé, conçu à partir d’une lecture fine des enjeux locaux, institutionnels et sensibles.
 - Concevoir des formes non comme réponses à des besoins fonctionnels, mais comme médiations critiques ouvertes à l’appropriation.
 - Travailler à partir de la matérialité des situations, en assumant une posture impliquée et réflexive.
 - Inscrire les pratiques du design et de l’architecture dans une dynamique de cohabitation, de controverse et de transformation partagée.
 
Compétences développées
- Déploiement d’une pensée contextuelle dans l’acte de conception ;
 - Capacité à articuler analyse, narration et mise en forme ;
 - Aptitude à travailler en réseau avec des acteurs hétérogènes ;
 - Conception de formes opératoires — non stabilisées — mais activables dans des situations réelles
 
Contenu du cours et méthode
Le master B.A.D. repose sur une pédagogie située, collective, engageant les étudiant·es dans une dynamique d’apprentissage par le faire, en immersion dans des territoires réels. Chaque session s’articule autour d’un partenaire de terrain — collectivité, association, institution, communauté habitante — et d’un contexte social, spatial ou politique à activer.
Le projet n’est pas conçu comme réponse, mais comme acte situé : un geste attentif, parfois discret, mais porteur d’un potentiel de déplacement, de friction ou de résonance. Les formes produites ne visent pas à résoudre mais à transmettre — à faire circuler des récits, des usages, des sensibilités, à ouvrir des voies de réappropriation. Ce sont des formes en situation, pensées pour agir sans s’imposer, pour composer plutôt que contrôler.
L’atelier fonctionne comme une école mobile : résidence, enquête, fabrication, restitution. Il privilégie l’écoute, l’essai, l’ajustement, et engage chaque étudiant·e dans une posture active, réflexive et indisciplinée, en lien direct avec les milieux qu’il ou elle traverse.
Cette démarche se construit sur un an autour de 3 temporalités :
- D’abord l’expérience sensible : Rencontrer le site, celles et ceux qui le composent et l’habitent, par l’expérience des corps, en pratique. L’expérience déplace, transforme et fait trace et permet de porter une attention nouvelle aux détails et aux possibles, à l’inaperçu et à l’insignifiant.
 - Ensuite l’activation pragmatique : mobiliser les outils du design et de l’art, pour incarner les potentialités latentes du site. Il ne s’agit pas de concevoir, mais d’activer — par des gestes, des installations, des ateliers, des protocoles d’usage.
 - Enfin les savoirs partagés : transmettre par l’expérience et par la création de nouveaux liens ce que le site nous apprend. Ces expériences de savoirs circulent sous forme de situations, de récits, d’ateliers et d’expositions.
 
Modalités d'évaluation
- Présence et implication dans les ateliers in situ ;
 - Qualité du positionnement critique et de la lecture de situation ;
 - Cohérence entre la forme proposée et les enjeux soulevés ;
 - Générosité dans la production et soin dans la réalisation des propositions ;
 - Évaluation continue, avec présentation publique finale et remise d’un dossier critique.
 
Ressources et bibliographie
- Joseph Beuys, Qu’est-ce que l’art ? (Questions Théoriques, 2014)
 - Donna Haraway, Manifeste cyborg (Exils, 2007)
 - John Dewey, L’art comme expérience (Gallimard, 2010)
 - Bruno Latour, Nous n’avons jamais été modernes (La Découverte, 1991)
 - Tim Ingold, Une brève histoire des lignes (Zones sensibles, 2011)
 - Michel Foucault, Sécurité, territoire, population (Gallimard / Seuil, 2004)